Dans nos civilisations de plus en plus judiciarisées, le conflit entre la liberté de revendiquer ses droits, la liberté d’attaquer autrui pour les faire reconnaître et la liberté de se défendre de ces mêmes attaques et de protéger aussi bien les siens que soi-même ou ses biens, se heurte vite à la difficulté de mise en œuvre du droit de la preuve dans une société que les optimistes diront développée et les pessimistes technocratique. La preuve, l’un des éléments de preuve, les preuves, fragments de vérité présentés dans le cadre et en conformité avec les règles de droit, ne sont pas toujours faciles à apporter dans des conditions et sous des formes où elles seront susceptibles d’entraîner la conviction (intime au pénal, au moins en l’état, ou dûment motivée au civil) du ou des magistrats qui, à moins de commettre un déni de Justice, ont pour mission de trancher le litige.